Entretien avec Alex Serra, coach de l’équipe fanion

Entretien réalisé par Michel Perpignaa

Bonjour Alex, nous souhaiterions faire plus ample connaissance avec toi, Alexandre, nouveau coach de l’équipe première de foot de l’ESBDG. Alors, Alex ou Alexandre ?

Alexandre Serra, mais Alex pour tous. J’ai 40 ans, je suis né à Pau, Papa portugais, de Belmonte (mais plutôt fan de Benfica), Maman catalane (Barça). J’ai un frère pas footeux du tout, plutôt bi-cross à un bon niveau régional, et une soeur, Nathalie, qui est dirigeante foot à l’ASPTT de Pau. Elle jouait d’ailleurs très bien au foot.

Nous habitions le quartier Saragosse, pas loin des Bleuets, club où mon père entraînait. Aussi, bien naturellement, j’ai commencé le foot vers l’âge de 5 ans, aux Bleuets…avec comme coach, mon papa, plutôt intransigeant. Une éducation stricte, mais qui m’a certainement servi par la suite.

 

Papa entraîneur aux Bleuets, debout à gauche. Et moi, vous m’avez trouvé ?

 

 

 

Beaucoup de foot donc au club des Bleuets, jusqu’à l’adolescence…

Oui, oui, pas mal de foot. Et tout se passait bien. Vers 14 ans, je suis allé jouer au Pau FC pour me confronter à un meilleur niveau, avec un entraîneur qui m’a beaucoup marqué, Raphaël Macias. Avec lui, j’ai commencé à jouer milieu défensif, en « 6 » comme on disait alors. U15 en National, puis U17 en DH. Quelques sélections en équipe départementale et une au niveau régional.

Au Pau FC, j’ai joué avec Julien Escudé, avant qu’il ne parte pour Cannes, et Edouard Cissé qui a fait ensuite les beaux jours du PSG et de Monaco.

Je garde un beau souvenir d’un 8ème de Coupe de France du PAU FC  face au PSG (victoire 1-0 du PSG sur un but de Raï en prolongations). Il y avait Marco Simone, Loko, Roche, Le Guen. Côté Pau FC, c’était l’époque à Pau des Billy Thomson, Pascal Planque, Lagaronne, Boutal…J’ai joué quelques matches avec la réserve, alors en DH.

Et puis, un premier retour aux Bleuets, pour jouer avec les potes.

Le retour aux Bleuets, ce sera une constante dans ton parcours foot…

Oui, cela restera mon club de coeur, mon port d’attache, celui de mon enfance. Même si je lui serai souvent infidèle. Une saison aux Portugais de Pau, sous la houlette d’Edouard Figueredo, actuel coach de Bourbaki, une autre à Lons, ou encore au rugby, à l’arrière, à Jurançon…Mais, c’est vrai, aux Bleuets,  j’avais alors choisi de jouer avec les copains en équipe 2, avec une hygiène de vie pas vraiment compatible avec le foot de bon niveau…

A Aramits, à la fête des chiens de berger 😉

 

 

 

Plus tard, au retour de mon intermède lonsois (avec Pascual, comme coach), j’ai passé quatre super saisons aux Bleuets, avec Jean-Claude Cassuoto. On est monté de PL en PH, j’avais perdu près de 20kg, on jouait bien, de beaux souvenirs.

Tu cites souvent tes entraîneurs, tu t’intéressais déjà aux entraînements et au fait que tu serais peut-être éducateur un jour ?

Oui, mais éducateur, je l’étais déjà. J’avais passé mes diplômes I1, I2…et dès mes 20 ans, j’avais entraîné à l’Ecole de foot des Bleuets. Puis jusqu’en U13, en Ligue. Sur les traces paternelles…

Parlons un peu de toi de ta vie plus perso…

J’ai un enfant, Noah, qui à 8 ans et qui aime bien venir à Bournos. Sa maman, Florence, est déjà venue aussi au stade ou au foyer. Sinon, j’ai suivi une formation hôtelière à Morlaàs, et, après avoir travaillé en tant que barman au casino, je suis aujourd’hui employé à la Mairie de Pau, chargé de la lutte contre les nuisibles (insectes, frelons asiatiques, etc…), un boulot qui me plaît car je suis assez indépendant…

Revenons à ta carrière d’entraîneur…

Coach au FAMEB

Après mes premières armes aux Bleuets, j’ai entraîné à Morlaàs, au FAMEB, avec Eric Carrère. Mes genoux fatiguaient, et j’ai commencé par devenir coach adjoint, puis coach de la Réserve où j’ai connu Yohan Barus. Deux ans ensuite au Luy du Béarn, pour entraîner la réserve en D2, une année sabbatique avant un retour au bercail, aux Bleuets.

Ce retour aux Bleuets, une véritable constante. Raconte-nous comment tu te retrouves aujourd’hui à entraîner à Bournos?

Je connaissais le club, avec, je dois l’avouer, une réputation quelque peu sulfureuse, suite à de vieux souvenirs aux Bleuets. Et j’avais aussi entraîné Yohan Barus à Morlaàs, comme je te le disais. J’ai rencontré à la fin de la saison dernière Jean-Michel, et, plus tard, Xavier, Guillaume, Yohan, j’ai apprécié le discours et je suis aujourd’hui ravi d’être à Bournos. Un véritable esprit-club comme j’aime, où l’humain est primordial.

Après quatre mois, tout me va, au niveau esprit, les joueurs adhèrent, sont présents aux entraînements, l’amalgame avec les 8 joueurs qui sont venus avec moi se fait doucement mais sûrement. On a bon espoir de récolter les fruits de ces efforts, car aujourd’hui, au niveau résultat, c’est un peu décevant, surtout en championnat.

Je souhaite que l’on porte une belle image du club, en produisant un beau football dans un état d’esprit irréprochable. Oui, certes, j’ai noté certaines lacunes techniques. Mais je suis certain que tout cela va s’améliorer. Tactiquement aussi, il faut que je rééquilibre mon équipe en densifiant le milieu de terrain au détriment des côtés. C’est mon rôle de coach que de trouver les solutions tactiques en fonction des joueurs dont je dispose. Les joueurs sont bien préparés physiquement mais ils seraient encore plus performants si, la veille des matches, ils se concentraient un peu plus sur le match du lendemain. Bien sûr, on reste à un niveau amateur, mais préparer le sac la veille, ne pas veiller ou sortir exagérément, c’est aussi respecter ses collègues et le football. On va essayer de progresser là aussi. Je sais de quoi je parle: je me suis entraîné jusqu’à quatre fois par semaine au Pau FC et j’ai  aussi connu les excès avec les potes aux Bleuets.

Cites-nous trois joueurs de niveau international que tu as apprécies?

George Weah, Zidane et aujourd’hui Kante et Mbappé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et dans le foot amateur ?

Laurent Sirot, Youssef Cherrou qui avait une main à la place de son pied gauche et Jamel Mlaab. On se demande parfois comment certains joueurs si doués n’ont pas fait de plus grandes carrières. Le mental, certainement…

Trois entraîneurs, en dehors de ton papa, bien entendu ?

Au niveau international: Antonio Conte, Bielsa pour sa folie et son énergie dans le court terme, et Kombouaré plutôt que Deschamps. J’ai préféré la victoire de la France de 98 à la deuxième étoile de 2018, peut-être parce que j’avais 19 ans. J’aime toujours le PSG même si celui de Nasser me paraît avoir définitivement opté pour les paillettes. Je suis fils de maçon et je préfère les fondations solides. Kante ou Ndombele plutôt que Neymar…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au niveau local, j’ai été marqué par Fernand, mon papa, autodidacte, qui allait chercher ses idées d’exercices dans les livres. Il n’y avait pas Internet… Et puis, Raphaël Macias, que j’ai déjà cité, et Jean-Claude Cassuoto pour ses compétences tactiques, Eric Carrère pour son aptitude à la relation au groupe, « dur et aimant ».

Tu vas voir jouer Pau FC en National, dans le nouveau stade?

Pas encore, mais je compte bien y aller. Et pouvoir y emmener des joueurs de Bournos qui n’iraient pas qu’à la Section. Il y a du beau football paraît-il et c’est toujours bon de regarder jouer en « live » de meilleurs joueurs que soi.

Quand tu n’es pas au foot, quels sont tes loisirs ?

Beaucoup de foot à la télé! Je suis abonné Canal, RMC et BeIn. Par contre, pas de FIFA ou autres jeu vidéos. J’aime beaucoup me promener en forêt ou en basse montagne avec mon fils Noah et Xena, notre chienne. Noah fait du théâtre à Billère et nous allons régulièrement voir des pièces. J’aime bien cuisiner aussi. Et aussi aller au restaurant (Papilles, Saint-Jacques, Créperie Chez Maman, etc…)

J’utilise pas mal l’ordi pour préparer mes séances qui sont toujours écrites. Bien entendu, je dois les adapter parfois en fonction des présences…

Ton « rapport d’étonnement » après quatre mois à l’ESBDG ? Ce qui pourrait être amélioré ? Ce qui t’a particulièrement séduit ?

Ce qui pourrait être amélioré ? C’est délicat pour un nouveau au club comme moi. Mais, puisque tu me le demandes, voici quelques idées… On pourrait prétendre à un soutien logistique et humain plus soutenu de la part des dirigeants lors des matches (pour la tablette, les équipements, la pharmacie…) mais de cela, il faut que j’en parle avec le Prési Jean-Michel.

On pourrait aussi proposer de nouvelles activités au foyer, autres que l’apéro, comme, par exemple, un baby-foot ou une table de ping-pong, côté bar-gymnase.

Peut-être aussi du matériel pour les séances (pour faire du tennis-ballon, ou bien une bâche que tu mets dans les buts avec des cibles et qui te permet de frapper au but plus précisément quand tu n’as pas de gardien dispo, ou encore des « bonhommes plantés », etc…, et puis, à moyen terme, il faudrait arriver à mettre en place une équipe U19 pour faire le lien avec les seniors. Tu vois, on peut toujours s’améliorer!

Ce que j’ai apprécié depuis mon arrivée à l’ESBDG ? Les repas conviviaux du vendredi soir c’est vraiment un truc super, l’effort du club pour mettre en place en début de saison la journée rafting ou le week-end au Pays Basque, le souci d’intégration des nouveaux et donc la richesse de la diversité, l’esprit et l’écoute des membres du bureau et dirigeants, bref, je viens à Bournos avec grand plaisir, et mon fils Noah aussi aime bien.

J’aimerais aussi mettre en place un week-end « entraînement » au cœur de l’hiver, quand il n’y a pas de match. Le samedi, un groupe ferait du volley et du foot en salle, pendant que l’autre sillonnerait les environs en VTT. On inverse les groupes l’après-midi. On passe la soirée ensemble au foyer, avec des jeux de cartes ou de société. Et on dort, au gymnase, dans des conditions spartiates. Le lendemain, on met en place des tests techniques. Je crois qu’il est important pour le groupe de partager des moments de ce type.

Merci Alex, pour ta disponibilité et ton implication au club depuis le début de la saison. Et puis, tu m’as dit qu’il n’était pas trop facile pour toi de te livrer, par pudeur, que tu tiens certainement de ton éducation. Alors, un grand merci de la part de tous, et bonne saison à toi et à l’Entente.

 

 

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